Les nanoparticules au secours des traitements anticancéreux contre les tumeurs cérébrales - L'infiniment petit vers un espoir infiniment grand

L'infiniment petit vers un espoir infiniment grand

 
Réussir à éteindre un gène qui s’exprime trop, limiter la prolifération cancéreuse sans toucher aux autres gènes, ni aux cellules saines est un défi que les nanotechnologies pourraient prochainement relever.
 
Lors des échecs du traitement par chimiothérapie délivrée pour la tumeur récidivante de Léa, on nous avait expliqué la difficulté de pénétrer pour les molécules de chimiothérapie à l'intérieur du cerveau. En effet, ce dernier est entouré de la barrière hémato-encéphalique (BHE), une véritable muraille qui le protège des agressions extérieures.

C'est pourquoi les chercheurs se tournent depuis quelque temps vers les nanoparticules (particules dont la taille est bien inférieure à celle d'une cellule humaine) afin de franchir cette fameuse muraille que constitue la BHE.
 
Un groupe de médecins et de chercheurs de la célèbre Johns Hopkins University School of Medicine de Baltimore (Maryland - USA) a trouvé le moyen de faciliter la diffusion de certaines nanoparticules dans le cerveau et publie dans la revue Science un article qui illustre bien les progrès de la nanomédecine.
 

Jusqu'à maintenant le problème de l'utilisation des nanoparticules était la taille. En effet ces nanoparticules doivent être suffisamment grandes pour pénétrer en profondeur dans le cerveau et seules les nanoparticules de moins de 64 nanomètres (nm) peuvent être diffusées efficacement mais les thérapies contre les cancers du cerveau ont besoin d'une taille plus grande.

 
Le groupe de médecins et chercheurs américains ont donc utilisés une astuce en recouvrant les nanoparticules d'une sorte de "lubrifiant" : le polyéthylène-glycol (PEG) et ont constaté que des nanoparticules jusqu'à une taille de110 nm pouvaient diffuser facilement dans le cerveau.
 
image de nanoparticule entourée de polyéthylène-glucol diffusée dans le cerveau d'un rongeur  
Image obtenue en temps réel de la diffusion des nanoparticules dans le cerveau d'un rongeur. Recouvertes de polyéthylène-glycol (en vert), les nanoparticules diffusent plus rapidement que celles qui en sont dépourvues (en rouge).Image de Elizabeth Nance, Graeme Woodworth, Kurt Sailor
Pour le moment, les tests effectués sur des cerveaux de souris vivantes et des cerveaux de rats disséqués ont été concluants avec des nanoparticules d'un diamètre maximal de 100 nm. Mais avant de passer à des applications médicales chez l’homme, des études cliniques doivent être menées.
 
D'après Elizabeth Nance : «La prochaine étape est de voir si nous pouvons freiner la croissance tumorale ou la réapparition chez les rongeurs."
 
Graeme Woodworth a rajouté que l'équipe "souhaite également optimiser les particules et les jumeler avec des médicaments pour traiter d'autres maladies cérébrales, telles que la sclérose en plaques, accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien, maladie d'Alzheimer et de Parkinson."
 
En tout cas un bel espoir en perspective pour les oncologues et l'efficacité de l'acheminement efficace des médicaments anticancéreux pour les patients atteints de tumeur cérébrale.

A notre fille Léa par nos pensées d'amour,

(18/10/2001-10/07/2007)