Il n’y a plus forcément besoin d’une ponction pour mesurer l’évolution de certaines tumeurs cancéreuses chez l’enfant. Un test sanguin peut suffire.
Visé tout particulièrement, le neuroblastome, une tumeur maligne solide qui « pousse » en dehors du cerveau, est la plus fréquente des tumeurs du jeune enfant. 130 à 150 nouveaux cas sont recensés chaque année. Pour mieux la traiter, il est nécessaire de comprendre comment la tumeur progresse et pourquoi elle devient résistante aux traitements.

Pour cela, le génome des cellules tumorales doit être établi, et un gène spécifique repéré, qui est associé à un risque élevé de développer des métastases… Jusqu’ici, au moins chez l’enfant, on ne pouvait accéder au génome de la tumeur qu’en faisant des prélèvements dans la tumeur elle-même.

L’équipe du Dr Gudrun Schleiermacher, pédiatre oncologue à l’Institut Curie, a montré qu’il est possible faire un « profil » génomique à partir de l’ADN tumoral circulant dans le sang des jeunes patients : cet ADN (relâché par les cellules lorsqu’elles meurent) reflète parfaitement celui qui est dans les tissus. La prise de sang représente donc une sorte de biopsie mais liquide.

Cette découverte sera mise à profit lors de l’étude MICCHADO, pilotée par Curie en collaboration avec l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif, et le centre Léon-Bérard, à Lyon. Elle débute maintenant et associe trente centres d’oncologie pédiatrique en France, pour six ans. Il s’agira d’identifier, grâce à l’analyse de l’ADN tumoral circulant, des biomarqueurs en lien avec l’agressivité de la tumeur, et ainsi d’adapter au mieux les traitements.

Cette évaluation du risque, permise par la biopsie liquide, est une première pour les tumeurs pédiatriques.